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Donald J. Trump, Twitter et les fake news

Nous avons évoqué le phénomène croissant des fake news dans la partie précédente, nous allons maintenant vous montrer la guerre menée par l'actuel président des États-Unis contre des fake news.

 

Nous vous invitons à consulter notre page Facebook, où nous avons partagé une série de tweets de Donald Trump à propos des fake news. Nous vous proposons également de consulter le compte Twitter de Donald Trump, afin de mieux cerner le personnage et de mieux comprendre son utilisation des réseaux sociaux.

 

Voici le lien vers le compte : @realDonaldTrump

Une information au service de la politique ?

Voici un graphique du Décodeur du Monde.fr, comparant les diverses utilisations que Donald Trump fait de ses comptes. (cliquer ici pour voir la présentation du Décodeur dans la partie 1) 

Nous notons tout d’abord que le compte personnel du président sert en grande partie (39,17% des tweets) à critiquer, alors que le compte officiel @POTUS est utilisé à 35,28% pour diffuser des idées considérées neutres.

Sachant que Donald Trump est bien plus actfif sur son compte @realDonaldTrump, cela signifie que le président des Etats-Unis passe une majeur partie de son temps à critiquer certains points, parmi lesquels: les fake news. 

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Les deux comptes Twitter de Donald Trump:

 

Twitter est aujourd’hui devenu un véritable outil de communication des dirigeants.

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En effet,  avec son compte personnel, le président communique avec ses 42,2 millions de « followers », c’est à dire de personnes abonnées à son compte, par le biais de nombreux messages brefs nommés «Tweet». Un tweet est composé de 280 caractères maximum. Cela permet de transmettre de brefs messages et favorise l’esprit de synthèse.

Pendant sa première année de mandat, POTUS (President of the United States Of America) en a écrit un peu plus de 2500, soit en moyenne presque sept tweets quotidiens. 

Dans cette dernière partie nous appliquerons au cadre politique ce que nous avons vu dans les parties précédentes.

 

Nous analyserons tout d’abord les méthodes de communication entre un dirigeant et son peuple, avec Donald J. Trump, Twitter et les fake news

 

Nous nous pencherons ensuite sur la manière dont un media parvient à décrédibiliser ou au contraire à soutenir un candidat à la présidentielle.

 

Nous verrons finalement comment l’information en continu apporte une certaine transparence des personnes publiques et de leurs projets.

Donald Trump mène en effet une véritable fronde contre ce qu’il décrète être des fake news. Sur Twitter, il est fréquent que le président américain s’en prenne aux médias qu’il considère comme véhiculant de fausses informations. En effet, au mois d’octobre, @realDonaldTrump a tweeté 44 fois au sujet de fake news. C’est-à-dire qu’il a abordé ce sujet plus d’une fois par jour.

Voici un exemple de tweet visant les fake news :

«Wow, tellement de fake news aujourd’hui. Peu importe ce que je fais ou ce que je dis, ils n’écriront pas la vérité. Les médias propageant des fake news sont hors de contrôle ! »

Donald Trump essaie de mettre en garde son électorat face à ce qu’il estime être des fake news. Le tweet ci-contre, datant d’octobre 2017, a reçu beaucoup d’attention ; les internautes ont très vite réagi en retweetant plus de 38 000 fois le post et en le commentant plus de 57 667 fois. Notons

également le nombre important de mentions « j’aime » : 155 795. C’est considérable pour une publication sur Twitter.

                                                                                                                                   

Le 45ème président des États-Unis publie ce message lors de son voyage à Porto-Rico après les ouragans ; il avait alors été l’objet de nombreuses critiques à la suite du mépris qu’il avait montré pour les seize victimes de la catastrophe. D’où sa réaction contre les fake news.

Dans ce tweet du 17 février 2017, quelques mois seulement après son élection, Donald Trump considère les médias diffusant des fake news comme « l’ennemi du peuple » !

 

« Les fake news media (comprenant New York Times, NBC News, ABC et CNN) ne sont pas mes ennemis : ce sont les ennemis du peuple américain ! »

« The Donald » ne s’oppose plus seulement aux fake news media en général, il s’attaque directement aux chaînes d’informations et journaux qu’il considère comme propageant des fausses nouvelles. En outre, il implique ses followers contre ces médias en citant le peuple américain dans son message : son but est d’aliéner ses partisans des sources d’information, auxquelles lui-même ne fait pas confiance.

Par ailleurs, d’après une étude menée par Poynter en novembre 2017 et publiée début décembre, un quart (1/4)  des Américains soutient l’idée que les médias sont les ennemis du peuple. Un chiffre significatif qui prouve que les tweets de Donald Trump sont efficaces, et que président américain a su convaincre une partie de la population.

 

Cela pourrait bien être une preuve de l’efficacité de la guerre menée par @realDonaldTrump sur Twitter.

Par ailleurs, si vous êtes intéressés par les tweets de Donald Trump, nous vous invitons à consulter notre page Facebook sur laquelle nous avons expliqué quelques-unes de ses publications dans un article du 16/10/2017 et à regarder la vidéo que nous avons partagée du président américain se mettant en scène en train de faire du catch avec CNN.

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Cliquez sur l'icone ci-contre:

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The Real News Update

Donald Trump a développé une autre technique pour éviter ce qu’il juge être des fake news : il a créé sa propre chaîne de nouvelles : The Real News Update, aussi appelée Trump TV.

Présenté par sa belle-fille Lara Trump, ce média propose les real news (vraies nouvelles), par opposition aux fake news dont Donald Trump se dit être victime.

 

Nous n’allons toutefois pas étayer, car cette chaîne est considérée comme diffusant de la propagande pro-Trump.

Ce thème sera d’avantage développé dans la prochaine sous-partie.

Des médias "hors de contrôle"

Les "ennemis du peuple".

Le combat de Trump contre les fake news :
L’utilisation de fake news par Donald J trump

Parmi les nombreuses informations partagées sur ses comptes Twitter, un certain nombre d’entre elles ne sont pas tout à fait véridiques, pour ne pas dire totalement fausses… Il semblerait donc que Donald Trump utilise des fake news, chose assez ironique, compte tenu de sa bataille sans relâche contre les fake news media.

Donald Trump véhicule des fake news de plusieurs manières, notamment lors de discours et sur son compte Twitter

Retweet de statistiques infondées & racisme

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Voici les statistiques que Donald Trump a retweetées le 22 novembre, c'est-à-dire partagé ce qu’une personne avait déjà tweeté. Seulement quelques semaines après son élection, le président américain est déjà au centre d'une controverse; en effet toutes les données du tweet ci-contre sont fausses. Même la soi-disant source n'est pas réelle, car le Crime Statistics Bureau n'existe pas! De plus, les dernières statistiques en date sur ce sujet sont celles publiées en 2014 par le FBI.

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Les données affirment que la proportions de Blancs assassinés par des Noirs est de 81 %. D'après les chiffres du FBI, seule source crédible, 15% des Blancs sont assassinés par des Noirs. Soit une surestimation du supposé "Crime Statistics Bureau" de 540%.

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Toujours selon ce supposé Bureau seulement 1 % des personnes tuées par la police sont noires. Or, dans le cadre de son projet "The Counted" le journal The Guardian tient un compteur du nombre de personnes ayant été tuées par la police américaine; 1024 personnes auraient été abattues par la police en 2015. Parmi elles, 161 sont noires, soit 24,5%. Un chiffre bien supérieur à celui annoncé par le tweet partagé par Donald Trump.

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Ces statistiques, délibérément fausses, sur les crimes commis par la police contre 

la population noire révoltent un grand nombre d'Américains, car le nombre de violences commises par les forces de l'ordre à l'encontre de cette population est en constante augmentation. Ce sujet est devenu particulièrement sensible à la suite des manifestations de Ferguson en 2015, conséquence d'un meurtre commis par un policier blanc sur un adolescent noir.

Notons tout de même que Donald J. Trump n'est pas le seul dirigent à mener une bataille  contre les fake news. En effet, le président francais Emmanuel Macron a annoncé le 3 janvier 2018 sa volonté de lutter contre «ces bobards inventés pour salir les hommes politiques et la démocratie». Cette loi s'inscrit dans sa volonté de moraliser la vie publique.

L'homme politique propose une loi limitant les montants consacrés à la promotion de contenus sponsorisés sur les réseaux sociaux en période électorale.

The Real News Update

Donald Trump, comme nous l'avons dit un peu plus haut, a créé son propre média de "vraies informations" afin de contrer les fake news qui selon lui, ne partageraient  que des informations négatives à propos de son mandat. Une vidéo se termine notamment par la présentatrice disant : "Merci de nous avoir rejoints. Je suis Lara Trump et c'était les vraies informations." Trump insiste sur cette notion de vérité. Dans une courte vidéo, seules les informations élogieuses sur Trump, sur ses actions ou ses partisans sont exprimées. Les informations révélées ne sont la plupart du temps qu'une partie de la vérité, des fake news ou de la propagande. Notons tout de même que Wikipédia indique que The Real News Update est qualifié de propagande.

Un attentat en Suède ?

Lors d'un rallye organisé le 18 février 2017 en Floride, le président américain a voulu démontrer à quel point il était dangereux d’accueillir des réfugiés, dans le cadre de sa politique anti-réfugiés. Il commence par citer des villes telles Paris, Nice, Bruxelles où ont eu lieu des attentats, puis dit enfin « Regardez ce qui se passe en Allemagne, regardez ce qu'il s’est passé hier soir en Suède. La Suède, qui l’aurait cru ? La Suède. Ils ont accueilli beaucoup de réfugiés, et maintenant ils ont des problèmes comme ils ne l’auraient jamais pensé ». Or aucun média au monde n'avait fait part d'un attentat en Suède.

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S'ensuit alors un grand débat sur la "la twittosphère". Des hommes politiques comme Carl Bildt (ancien premier ministre Suédois) répondent aux propos du président américain. "La Suède? Une attaque terroriste? Mais qu'a-t-il fumé?"

Cette réponse ponctuée d'ironie soulève bien le problème fondamental du mensonge auquel Trump a eu recours pour appuyer ses propos. Le tweet a suscité de vive réactions, car il a été retweeté presque autant de fois qu'il a été liké. 

Le compte Twitter de l'ambassade de Suède aux Etats-unis tweet le soir même: "Ce à quoi le président Trump faisait allusion, n'est pas clair,  nous demandons aux autorités américaines plus d'informations à ce sujet".

Le hashtag #lastnightinSweden (hier soir en Suède) est vite devenu viral. La population suédoise raconte sa soirée pour montrer qu'effectivement tout va bien dans leur pays, et que contrairement aux dires de Donald Trump, il n'y a eu aucun attentat. 

Pour se justifier, Donald Trump tweet le lendemain soir :" Ma déclaration sur ce qui se passe en Suède se référait à un reportage diffusé sur @FoxNews sur les immigrés et la Suède ». La chaîne Fox News est pro-Trump, ce qui signifie qu'elle est du même bord politique et qu'elle soutient le président américain.
 

Sondage & interview 

Nous avons demandé à 150 personnes, âgées de 15 à 91 ans, de répondre à la question suivante: "Pensez-vous qu'il y a beaucoup de fake news dans le monde politique ?"

Une grande majorité de la population sondée (84%) à répondu que oui, elle pense qu'il y a beaucoup de fake news dans le monde politique. Cela se traduit par une perte de crédibilité et de confiance dans les hommes et femmes politiques, tels Trump, qui propagent des mensonges ou fausses informations et dans les médias qui les relaient. 

D'après la journaliste Mathilde Boussion (cliquer sur le nom pour voir sa biographie), que nous avons eu la chance d’interviewer, cette perte de confiance dans les médias en ligne favorise le retour aux journaux papiers. Effectivement, selon cette journaliste de la revue XXI, la population aurait plus confiance dans les médias papiers, car les journalistes prendraient plus de temps à vérifier leurs sources et à analyser les faits.  

Les algorithmes : des influenceurs ?

Le projet AlgoTransparency de l'association Data For Good lancé lors des élections présidentielles françaises, entre le 27 mars et le 15 avril 2017, a pour but de trouver si Youtube, à travers les algorithmes, mettait en avant certains candidats. Pour cela, les chercheurs ont créé un compte « neutre », c’est à dire sans historique de navigation, et ont cherché les noms de tous les candidats une fois par jour.

Les médias et les candidats à la présidentielle :

Voici les résultats trouvés au terme de l’enquête.

«Pour chaque vidéo vue, YouTube suggère 20 vidéos dans sa liste de lecture automatique "À venir"». Au total, sur 1 542 vidéos suggérées, Jean-Luc Mélenchon est représenté 22,9% du temps et François Asselineau 15,8%. Les moins représentés sont Nathalie Arthaud et Jean Lassale, avec moins de 1% chacun. Étonnamment, le candidat qui a été finalement élu ne fait pas partie des trois candidats les plus favorisés par les algorithmes; Emmanuel Macron n'est dans la liste 'A venir" que dans 12,2% des cas, alors que Jean-Luc Mélenchon, qui n'est même pas arrivé au second tour de l'élection, est en tête avec 22,9% des vidéos suggérées.

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Nous vous invitons à aller voir le site interactif AlgoTransparency (cliquer ici) afin de prendre conscience de l’importance des algorithmes.

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Encore plus surprenant : Asselineau n'a remporté à l'élection que 0,8% des voix alors que la part de vidéos proposées concernant ce candidat était de 15,8%. On peut donc en conclure que les algorithmes et cookies peuvent jouer un faible rôle sur le choix du candidat, toutefois le choix final fait par les électeurs n'est pas fortement influencé par les algorithmes du média qu'est YouTube.

L'importance des réseaux sociaux

D'après le Pew Research Center, un centre de recherches statistiques américain, les réseaux sociaux entraîneraient certains individus à changer de point de vue après avoir été influencés par des images ou des vidéos vues sur un réseau social. Et cela particulièrement concernant les opinions politiques lors des élections américaines. 

Le résultat de l'enquête est interpellant : "20% des utilisateurs des réseaux sociaux disent qu'ils ont modifié leur position sur une question sociale ou politique en raison du contenu qu'ils y ont vu ". Cela signifie que selon les personnes fréquentées sur les réseaux sociaux et des pages suivies, les vidéos ou images vues permettent d'augmenter le nombre de partisans d'un candidat.

Les médias peuvent soutenir un candidat :

Et plus un utilisateur suit de chaînes d'informations sur un réseau social, plus il verra d'informations sur un seul candidat et plus il sera susceptible de changer d'avis.

Le spamming 

Le spamming est une technique qui consiste pour une chaîne d'information qui a une certaine orientation politique à ne publier que des articles positifs sur le candidat qu'elle soutient et des articles pessimistes sur les autres candidats, dans le but d'influencer le choix de vote de ses lecteurs. Cette technique fonctionne sur la presse écrite tout aussi bien que sur Internet. Ne voyant plus que l'aspect positif du candidat, un certain nombre de lecteurs vote pour un président sans réellement le connaître. Cette technique est d'autant plus effective lorsque les lecteurs ne sont abonnés qu'à ce média. Le spamming permet effectivement de soutenir un candidat à la présidentielle.

Acheter des likes pour se faire connaitre

Il existe une autre forme d'algorithmes, sur Facebook cette fois-ci, avec le nombre de likes. Plus une publication est likée, plus les algorithmes de Facebook vont l'afficher sur d'autres profils. Il est donc possible d'acheter des likes afin que ces publications soient vues par une plus large population. Cette opération est illégale mais pourtant largement utilisée. Cela crée même un vaste marché économique parallèle; il s'agit donc d'acheter des likes pour être plus connu. Cette technique est peu coûteuse et pourtant très efficace pour soutenir certains candidats.

Ci-contre l'exemple d'une "ferme à clics" en Thaïlande où des employés passent leurs journées à liker des publications à travers de faux comptes sur plus de 400 smartphones

Les médias peuvent décrédibiliser un candidat 

Journalisme d'investigation : l'Affaire Fillon

Nous avons eu la chance d'interviewer Anne Jouan (cliquer ici pour voir sa page officielle), une journaliste d'investigation ayant travaillé pendant 15 ans pour le Figaro et connue pour avoir révélé l'affaire du Médiator (médicament ayant fait plus de 2 000 morts). Elle définit son métier comme étant "chercher des informations qui ne sont pas officielles et qui embêtent les gens sur lesquels on écrit". Le rôle de ces journalistes est donc de trouver les informations choquantes, les scoops, qui dans le monde politique permettent de "faire tomber un candidat".

Avant même le début des élections présidentielles françaises, le 25 janvier 2017, le journal le Canard enchaîné révèle dans un article que l'épouse du candidat des Républicains aurait bénéficié d'emplois fictifs en tant qu'attachée parlementaire et aurait été rémunérée à la hauteur de plus de 500 000€ brut. Un scandale suit la parution de la nouvelle. De plus, en mars 2017, le candidat est mis en examen pour détournements de fonds publics,  complicité et recel de détournements de fonds publics, et encore deux autres chefs d'accusation. Les sondages d'intentions de vote pour le candidat chutent de 2,5 points (de 19,5% à 17%) juste après sa mise en examen. A cause de cette affaire, François Fillon perd une part de sa crédibilité face aux Français. Il est accusé par le peuple de manquer d'honnêteté pour être élu président, et les électeurs disent ne pas pouvoir lui faire confiance.

Le candidat pressenti pour être le prochain président de la république, ou du moins à accéder au second tour face à Emmanuel Macron, s'est fait battre dès le premier tour par Marine Le Pen. La presse d'investigation a donc une forte influence sur les candidats et a décrédibilisé dans le cas présent un candidat aux yeux du public.

Médias d'influence: Russia Today & Emmanuel Macron 

Russia Tuday et Sputnik sont deux médias financés à 100% par l'Etat russe. Souvent qualifiés de médias de propagande du Kremlin, ils sont tous deux considérés par Emmanuel Macron comme des organes d’influence. La communication d'influence désigne "un ensemble de procédés qui visent à susciter, légitimer ou empêcher des décisions publiques . Son but est de promouvoir ou défendre les intérêts politiques ou idéologiques d'une organisation, en utilisant comme principal levier d'action l'influence de l'opinion". Lors de sa campagne présidentielle, le candidat Emmanuel Macron accuse les deux médias russes ; ils auraient selon lui propagé de fausses informations ou fake news le concernant et concernant l'élection présidentielle à venir à France.  Il leur avait même retiré leurs 

accréditations des événements, et refusé de les qualifier de journalistes. Richard Ferrand, le secrétaire général d'En Marche!, a lui aussi pointé du doigt les deux médias, les accusant de propager de fausses nouvelles afin de décrédibiliser Emmanuel Macron et son parti politique. Le porte-parole d'En Marche a également dénoncé ces deux médias. Il affirme que RT et Sputnik "calomnient certains candidats, en particulier Emmanuel Macron, et qui en épargnent d'autres, Marine Le Pen et François Fillon".

 

Voici le lien (cliquer ici) vers la page Twitter de RT France. Nous vous invitons à lire certains de leurs articles concernant Emmanuel Macron pour vous rendre compte des méthodes utilisées pour essayer de la décrédibiliser.  

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Lors de la conférence de presse d’Emmanuel Macron et Vladimir Poutine le 29 mai 2017 à Versailles, le président français revient sur ses propos tenus quelques mois avant :  « Quand des organes de presse répandent des contrevérités infamantes, ce ne sont plus des journalistes, ce sont des organes d'influence. On va se dire les choses en vérité, Russia Today (RT) et Sputnik ne se sont pas comportés comme des organes de presse mais comme des organes de propagande mensongère »

 

A l’heure actuelle, les deux chaînes russes sont toujours fortement opposées au président français, même si elles n’ont toutefois pas réussi à empêcher son élection.

Notons tout de même la volonté de saboter le parti En Marche. Le Canard enchaîné rapporte que le site d’Emmanuel Macron a fait l'objet de 1922 tentatives d'intrusion (piratage), dont 907 venant d'Ukraine.

Médias d'influence & élections américaines 

RT America est aussi soupçonné d'avoir fortement influencé les élections américaines, et d'avoir soutenu Donald Trump pour écarter Hillary Clinton du pouvoir.

Ci-contre l'interview du candidat Donald Trump par le présentateur de RT America Larry King. Cette interview a fait polémique car le futur président Américain favorise une chaîne étrangère en lui accordant une interview téléphonique. Cela a fait scandale parce que l'interview privilégiée pourrait être une forme de remerciement de l'aide accordée par la chaîne lors des élections. De plus, Trump dit être un ami de longue date du présentateur d'une chaîne appartenant à l'Etat russe, et dans l'ensemble les Américains n'ont pas apprécié cela... Cela pourrait être une preuve de l'implication du média russe dans les élections américaines, et donc de l'efficacité du média à décrédibiliser des candidats.

Transparence des personnes publiques et de leurs projets :

L'information en continu permet  une certaine transparence des personnes publiques et leurs projets :

Télévision d'intérêt publique 

Les deux chaines LCP Assemblée Nationale (La Chaîne Parlementaire) et Public Sénat ont été fondées le 21 mars 2000. Ce sont des chaînes de télévision politique et parlementaire dont les actionnaires sont respectivement l’Assemblé Nationale et le Sénat français.

Public Sénat émet 24 heures sur 24 sur Internet et les box ainsi qu'en alternance avec LCP Assemblée nationale, sur le canal 13 de la TNT. «Télévision d'intérêt publique, Public Sénat assure une mission d'information et de formation des citoyens à la vie publique, en toute indépendance et dans le respect du pluralisme politique. »

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N’appartenant qu’à l’Assemblée ou au Sénat, la chaîne télévisée est donc indépendante. Cela permet d’être libéré de toute contrainte d'une chaîne de droit privé. De plus, le budget ayant presque triplé (6 250 410€ en 2001 contre 18 millions d'euros en 2016), le peuple français est assuré de recevoir gratuitement des informations de qualité. 

Cliquer sur l'image pour accéder à la vidéo de l'interview 

De plus, la chaîne étant obligée de suivre une règle de pluralisme politique, tous les projets et hommes ou femmes politiques sont traités de manière égale. Cela assure une transparence dans les propos rapportés par le média car ils ne peuvent-être qu’objectifs (si nécessaire, revoir la notion d’objectivité et de subjectivité en cliquant ici).

Cliquer sur l'image pour accéder au site internet de LCP

Presse à scandale: 

La presse à scandale, aussi appelée presse people est le type de presse qui cherche une "affaire malhonnête, honteuse, qui a un grand retentissement dans le public" (Dictionnaire Larousse) . Parfois contestée car considérée trop intrusive, elle permet toutefois de connaître la "vraie vie" des personnes publiques. On pourrait résumer ce qu'est la presse people avec le slogan de Paris-Match «Le poids des mots, le choc des photos"

 

C'est notamment grâce au magazine Closer que la France a apprit avec stupeur la relation qu'entretenait François Hollande avec Julie Gayet. En effet, le président de la République française quittait l'Elysée à scooter afin de retrouver sa maîtresse. Un acte condamné par l'opinion publique (terme défini dans la partie 1, cliquer ici pour voir). Pourtant, outre le scandale, la presse a permis aux Français de mieux connaître leur dirigent. L'on peut dire que si une personne publique cherche à cacher quoi que ce soit aux yeux du public, la presse people sera toujours là pour chercher à faire éclater la vérité au grand jour, et faire en sorte que la personnalité soit mieux connue, et par conséquent plus transparente.

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Mais ce n'est pas la première affaire décelée par les médias, bien au contraire. Le premier scandale paru dans la presse people remonte à la présidence de François Mitterrand. En effet, en 1994, le grand public apprend que Mitterrand, alors au pouvoir depuis 13 ans, a une fille cachée. Le président de la république avait caché pendant plus de vingt ans la fille 

qu'il avait eue avec Anne Pingeot, en dehors du mariage... La double vie menée par le président a montré au Français le manque crucial de transparence dans le monde politique.

Toutes ces informations vous empêchent parfois de voir la vérité. Le flot continuel d'informations peut vous cacher certaines données pourtant importantes. Comme vous pouvez le voir sur la caricature (ci-contre) de l'artiste New-Yorkais Eric Drooker, toutes les informations superficielles vous cachent les "vraies" informations, les informations importantes. Par exemple, la presse à scandale avec les "sex tapes" et les "scandals" vous empêchent de "voir" , mais aussi le terme "sensationalism" qui critique la volonté des médias de toujours vouloir avoir des scoops, et de ne pas favoriser les vraies informations car elle ne font pas assez le "buzz". Les médias représentent les mains qui vous empêchent de voir mais qui vous empêchent également de pouvoir vous exprimer librement. En effet, ne sachant pas la vérité et n'ayant pas les bonnes informations en votre possession, votre liberté d'expression est entravée. Il y a donc

Cliquer sur l'image pour accéder au site de l'HATVP

Cliquer sur l'image pour accéder à la vidéo de l'interview 

Cliquer sur l'image pour accéder à la vidéo de BRUT

Cliquer sur l'image pour accéder au site 

Cliquer sur l'image pour accéder au site internet 

Cliquer sur l'image pour regarder "The Real News"

Cliquer sur l'image pour regarder "The Real News"

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Parmi ses missions, l'HATVP demande aux ministres de l'Etat français de fournir des déclarations de patrimoine. Et la déclaration de certains ministres a sucité de vives réactions de la part du public, notamment celle de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, dans laquelle on apprend qu'il détient 6 voitures, un scooter et un bateau.

La réaction du public tient au fait que le ministre a déjà pris de nombreuses résolutions sur les voitures afin de moins polluer, or lui-même détient plus de six véhicules. Incompatible et illogique d'après certains.

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Ce qu'il faut retenir de cette affaire, c'est le rôle qu'à tenu l'HATVP. Le public a été tenu au courant, et les personnes publiques qui ont dû montrer "patte blanche" sont maintenant considérées comme plus honnêtes, plus "transparentes".

Une transparence parfois seulement en apparence :

HATVP: La Haute Autorité de Transparence de la Vie Publique 

La Haute Autorité est une institution française ouverte et transparente, engagée dans un mouvement d’ouverture de ses données. C'est une autorité administrative indépendante (AAI) chargée d’une mission de service public. Créée seulement en janvier 2014 après l’adoption de lois sur la transparence d’octobre 2013 (cliquer ici pour en savoir plus), son rôle est de "promouvoir la probité et l’exemplarité des responsables publics."

Cliquer sur l'image pour accéder à l'image en grande taille 

Le quatrième pouvoir : toujours aussi fort?

Le terme « quatrième pouvoir » désigne la presse et les médias pouvant servir de contre-pouvoir face aux trois pouvoirs de l'État (pouvoir exécutif, législatif et judiciaire). Si à l'origine le but premier des médias et journaux composant le quatrième pouvoir été de propager une information véridique et de permettre une certaine transparence au public, cette arme d'opposition à l'Etat est aujourd'hui en péril. La raison:  la censure, les fake news, les individus contrôlant les médias, et encore de nombreuses raisons... (cf la partie sur le quatrième pouvoir)

en quelque sorte une absence de transparence avec ce qu'il se passe dans le monde à cause de la trop grande part d'informations superficielles. De plus, certains hommes politiques peuvent se servir de ces informations qui font le "buzz" (succès, polémique, on en parle beaucoup) afin d'étouffer certaines de leurs actions.

Une transparence subjective...

La dernière question du sondage que nous avons réalisé (cliquer ici pour accéder aux résultats) était "Pensez-vous que les média permettent la transparence dans le monde politique ?" La majorité des réponses étaient négatives, et seuls 35.3% ont répondu qu'effectivement les média permettent la transparence dans le monde politique. La raison de cette réponse majoritairement négative est simple:  prenons l’exemple des primaires lors des élections présidentielles françaises. Les journalistes présentant l’émission devaient poser des questions sur les candidats et leurs projets. Jusque-là, rien d’anormal, et c’est même plutôt positif car les questions devraient permettre de découvrir plus en profondeur les programmes, et par conséquent de mieux apprécier les intentions des candidats. Mais la réalité est bien différente : dans le débat politique avec les citoyens les média poussent les hommes politiques à la "starisation". Les débats politiques prennent alors la forme de shows télévisés qui visent plus à attirer l'audience qu'à diffuser des idées. Il y a une dépolitisation des débats. Le public juge que la prestation du candidat  a été « bonne » ou « mauvaise ». Les questions peuvent-être sur leur vie personnelle, et parfois intime, mais également sur leur habillement, leurs fréquentations. Ces questions deviennent alors plus importantes que le contenu de leur discours politique. Or ce que font de plus en

en plus régulièrement les journalistes consiste à interroger leurs invités politiques, non pas pour avoir une réponse objective, mais pour tenter de les mettre en difficulté. Le journaliste, dès que l'invité commence sa réponse, cherche à l'interrompre, à le contester à le déstabiliser. Et à la fin de l’interview, l’auditeur n’a reçu qu’une part incomplète de réponse, car le présentateur n’a laissé ni le temps ni la chance à l’invité de répondre clairement à la question. 

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Dans ce cas, l'objectif du journaliste est de faire le "buzz", de faire connaître son média ; et aucunement d'éclairer objectivement les intentions de l'invité politique.

Le contrôle des médias

Comme nous le faisait remarquer l'une des personnes interviewées dans notre micro-trottoir, « certains média sont dirigés par des personnes qui ont des amitiés avec des hommes politiques, on l’a vu avec certaines affaires » (Cliquer ici pour accéder à la page avec le micro-trottoir. passage de 5 min 19 à 5 min 30). Et cet homme tient ces propos à juste titre. Si nous regardons le résumé de l'affiche du Monde politique (cliquer ici pour voir l'original), nous observons que les plus grands journaux français appartiennent à des entreprises ou à des particulier fortunés. Le Figaro est notamment la propriété du groupe Dassault: un groupe industriel spécialisé dans la vente d'armes, et dont le patrimoine s'élève à

Cliquer sur l'image pour accéder aux GRAPHIQUES

des milliards d'euros. Le financement du journal aura coûté plus d'un demi milliard d'euros au groupe. Le journal étant dirigé par le groupe, il critiquera moins les actions menées par Dassault qu'un autre journal, parce que ce serait contraire à ses intérêts économiques...

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Notamment, lorsque le PDG du groupe Serge Dassault avait été condamné pour avoir organisé un safari illégal dans la forêt de Rambouillet, le Figaro n'avait presque pas relaté le sujet, contrairement à d'autres médias qui ont largement rapporté cette histoire. Etant affilié en politique, on peut se demander si le PDG n'a pas également demandé à son journal de ne pas relater certaines histoires, afin de protéger des amis politiques. Cela prive donc les lecteurs de la transparence que le journal devrait fournir sur certaines personnes publiques. De plus les riches propriétaires se servent de leurs médias pour véhiculer leur image et celle de leurs entreprises commerciales, à défaut d'autres informations pouvant être plus importantes.

Il peut également arriver que les résultats de sondages puissent être "corrigés" dans un sens qui soit favorable aux patrons de ces médias. 

Bibliographie

&

sources

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